Deux journées marquantes pour des collégiens initiés au « Devoir de Mémoire »

Les deux dernières journées précédant les vacances d’hiver ont été chargées d’émotion pour les élèves de la classe de 3eC du Collège Croas ar Pennoc de Guilers, qui participent au concours national « Devoir de mémoire », organisé par le Ministère des Armées. Le jeudi 22 février, ils ont commencé dans la brume par une visite du Carré militaire du cimetière de Kerfautras, notamment auprès des victimes de l’Abri Sadi-Carnot qu’ils avaient découvert au mois de décembre. Ils ont ensuite visité l’exposition temporaire sur les sous-marins au Musée national de la Marine avec Suzanne de Charnacé puis accédé, au coeur de l’Arsenal, à la salle d’exposition relatant l’histoire des sous-marins dans le bâtiment affecté à l’escadrille des Sous-Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins. Après une conférence dans l’auditorium sur les données techniques des sous-marins et les particularités de ce métier, ils ont pu observer les sous-mariniers s’entrainer dans les salles de simulation reproduisant à l’identique l’intérieur des SNLE (Sous-Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins).

Vendredi, après une matinée passée au musée "Mémoires 39-45" au Conquet, ils ont rejoint Philippe de Clarens, administrateur de l’association Aux Marins, au Cénotaphe, mémorial national pour les marins morts en mer. Un hommage a alors été rendu à Jean-René Bléas, né le 6 avril 1921 à Guilers. Engagé dans la Marine le 5 juin 1939 pour 3 ans, il est retourné chez lui au terme de son contrat. Il a été rappelé le 22 janvier 1945, toujours au 2d Dépôt de Brest et affecté sur le torpilleur la Combattante le 16 février 1945. Sept jours plus tard, il avait rendez-vous avec son destin dans la rivière Humber (Angleterre). C’était il y a tout juste 79 ans.

Un hommage a également été rendu dans le Cénotaphe à Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, fusilliers-marins, morts le 10 mai 2019 en libérant 4 otages au Burkina Faso.

Le destin tragique d’Yves Cueff, raflé de manière arbitraire par les Allemands à Morlaix le 26 décembre 1943, a ensuite été évoqué par son fils Yves. Déporté à Buchenwald, il y a connu l’enfer pendant un an et demi. Très touché malgré le temps passé, Yves a parlé d’un homme brisé qui n’est jamais vraiment revenu de ce camp de concentration.

M. de Clarens a ensuite évoqué l’engagement dans la Résistance de sa tante, Jeannie de Clarens, née Rousseau et son calvaire au camp de concentration nazi pour femmes de Ravensbrück. La seule réponse qu’elle a voulu donner aux questions qui lui ont été posées sur les raisons du choix qu’elle avait fait de risquer sa vie est : « Je l’ai fait, c’est tout. Comment aurais-je pu ne pas le faire ? ». L’héroïsme n’est pas une question de choix, c’est une question de réflexes. Le récit de son action est relaté sur le site : https://www.memoresist.org/resistant/jeannie-de-clarens/

Les élèves ont été marqués par ces témoignages. Ils ont retenu que la mémoire de tous ces marins ou résistants importe à tous afin que leur sacrifice pour libérer leur pays n’ait pas été vain.

Voir en ligne : Pour lire le récit de l’action de Jeannie de Clarens

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