Jeudi 7 décembre, aux aurores… Il pleut sur Brest comme l’écrivait déjà Jacques Prévert dans « Barbara », mais les élèves de 3C sont de nouveau sur le terrain, au plus près des combats de l’été 1944. Toujours en course pour le concours national « Devoir de mémoire » organisé par le Ministère des Armées, après avoir travaillé depuis la rentrée sur la Grande Guerre, ils marchent désormais sur les traces des survivants de la ville martyre.

Sous des trombes d’eau, ils sont ravis d’enfin pouvoir se protéger à l’Abri Sadi Carnot où les attend Mireille Kervella, guide et historienne. Parmi les 30 abris disséminés sur Brest, celui-ci est le plus grand et le plus emblématique du siège de Brest entre août et septembre 1944, jusqu’à la reddition de la garnison allemande. En effet, au matin des 8 et 9 septembre, une suite d’explosions dans le secteur des munitions et du dépôt d’essence, au milieu du tunnel, l’a ravagé. Seule une quarantaine de civils a pu gagner la sortie. Parmi les malheureux qui n’ont pas pu s’échapper, 311 corps ont été identifiés dans la partie réservée aux civils sur environ 400 estimés et les chiffres varient côté garnison allemande, entre 100 et 400 victimes.

La peinture de Pierre Péron, à la sortie du tunnel effectue le lien avec la visite du Musée national de la Marine dans l’après-midi. Les élèves y ont découvert différentes peintures de ce grand peintre et illustrateur brestois avec des huiles du Brest d’avant-guerre et du Brest de la reconstruction, et ont visionné le film Brest sous les bombes. L’après-midi passé au musée leur a aussi permis de réaliser divers dessins d’observation, notamment dans les salles consacrées aux sous-marins et au sein de l’exposition temporaire sur les sous-marins.

Le travail en classe a d’ores et déjà commencé en français avec M. Le Jeune et en arts plastiques avec M. Bacquet : à travers des poèmes, des témoignages de fiction et des illustrations, la création devra faire revivre ces moments tragiques qui ont fait de Brest l’une des villes majeures du combat contre l’obscurantisme.