Ils sont fous, ces Anglais !

La sculpture de Wilfred Billie Nevill, devant le collège de Douvres, le représente avec un pistolet à la main, mais aussi, et c’est surprenant, avec à ses pieds un ballon de football. Capitaine du 8e Bataillon de l’East Surreys, il sait qu’il va emmener son unité vers une mort quasi certaine le matin du 1er juillet 1916, pour la première offensive de la bataille de la Somme. Pour galvaniser ses troupes, il a écrit sur un premier ballon « pas d’arbitre » (sous-entendu « pas de quartier ») et sur le second « la grande finale européenne : East Surreys contre les Bavarois »…

A 7h27, au coup de sifflet, il sort le premier. Tout comme lui, la moitié de ses coéquipiers perd la vie. Le site de la British Legion écrit : « Nevill est mort juste devant les barbelés allemands alors qu’il allait lancer une grenade. Il aurait eu 22 ans deux semaines plus tard ». Au pays, la chevauchée de Billie soulève soit l’admiration soit des questions sur sa santé mentale.

Franck Edwards avait eu la même idée, en 1915, lors de la bataille de Loos.. Il s’était dit : "tant qu’à mourir, autant le faire avec style". Certes, il a pris une balle, a été gazé mais il a survécu et la tranchée a été prise. La presse en a peu parlé et des incertitudes pèsent sur ce relatif silence. Est-ce parce que l’on préfère encenser les héros morts au combat, ou parce qu’il était d’une origine sociale plus modeste ? Ou était-ce parce qu’à ce moment-là, les ballons étaient interdits dans les tranchées ?

A l’évidence, ils sont fous, ces Anglais.

Engagés dans le concours national « Devoir de Mémoire » du Ministère des Armées, les élèves de 3eC ont illustré ces deux défis lancés à l’ennemi, balle au pied.

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